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LA LETTRE DE FRANCE SUPPLY CHAIN #06 • Février 2022

LE BILLET DE LA SEMAINE
Par Luca Silipo, Dirigeant de la recherche Geodis et créateur de GEODIS WorldLab

Taxonomie européenne, Parlons le même langage pour, ensemble, faire face à l’urgence climatique

Les déclarations d’intentions ne suffisent pas pour sauver la planète. Des actions effectives sont nécessaires. Un levier essentiel est d’adopter une même grille de lecture pour aligner les pratiques, mesurer ou comparer les avancées et permettre au système financier d’aider les entreprises qui s’engagent dans leur transition verte. Et, par conséquent, éviter le greenwashing de présentations trop marketing !

C’est tout le rôle de la taxonomie européenne. Cette classification recense les activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement. Ce règlement, adopté en 2020, est mis en œuvre en 2022. Il a été conçu pour une finance durable en permettant d’orienter les investissements des établissements financiers pour lesquels il sera plus couteux de financer des entreprises ne montrant pas des progrès significatifs dans leur transition. 

Sont notamment concernées, toutes les sociétés cotées, celles de plus de 500 salariés, réalisant plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Depuis 2014, elles doivent déjà effectuer un reporting extra-financier. Désormais, elles devront aller plus loin en précisant la part de leur chiffre d’affaires, investissements et dépenses dans des activités dites « vertes ».  

Six objectifs ont été définis, de l’atténuation du changement climatique à la transition vers une économie circulaire en passant par le contrôle de la pollution ou encore la protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes. Deux d’entre eux (atténuation et adaptation au changement climatique) sont actifs dès 2022. Avant la fin de cette année, les entreprises doivent lancer une introspection pour identifier leurs activités couvertes (« éligibles ») par la taxonomie.

En 2023, elles devront maîtriser quatre nouveaux concepts pour établir leur reporting. Par exemple : définir si leur activité atténue le changement climatique ou s’y adapte et à hauteur de combien de pourcentage du chiffre d’affaires de l’entreprise. Ou encore le concept baptisé DNSH, pour « do not significantly harm », chargé de signaler si une activité verte, tout en contribuant à l’un des deux objectifs, « ne nuit pas de manière significative » à l’autre.

La mise en œuvre de la taxonomie est assez complexe. Dès aujourd’hui, les entreprises devront donc mettre en place un système permettant de faire un reporting précis de leurs activités vertes ou non vertes.

In fine, cette démarche collective permet d’adopter un langage commun compréhensible pour tous : concurrents, clients, fournisseurs, services financiers…, en Europe et même au-delà de l’Europe. Les actions seront alors mieux coordonnées pour plus d’impact positif en faveur de la planète.


FAIT MARQUANT
La logistique urbaine au programme des candidats à la présidentielle ?

Considérée à juste titre par les professionnels de la logistique comme un vrai casse-tête, la livraison urbaine mériterait d’apparaître dans les programmes de la campagne présidentielle. Certains candidats effleurent le sujet à travers des thèmes comme la transition énergétique ou la lutte contre le réchauffement climatique, mais aucun n’aborde le sujet sous un angle pragmatique et opérationnel. Pourtant, à l’heure où les citoyens ont de plus en plus recours à la vente en ligne, la problématique du dernier kilomètre concerne autant la population que les professionnels de la vente et de la distribution. Est-ce à dire que le monde politique se désintéresse du sujet ? Non, mais les responsables nationaux préfèrent s’en remettre aux initiatives locales, lesquelles sont soumises à des obligations et des contraintes qui dépassent très souvent leur champ d’action. Alors pour montrer qu’elles ne restent pas sans rien faire, certaines agglomérations improvisent des pseudos « espaces logistiques » dans des parkings souterrains ou des locaux plus ou moins bien aménagés. Il est clair que ces zones ne peuvent pas être considérées comme de vrais ELU, qui, rappelons-le, ont pour vocation de réduire, voire éliminer les camions à l’intérieur des villes. Pour agir efficacement il conviendrait que le politique se saisisse du dossier au niveau national et que le législateur « incite » les villes de plus de 100.000 habitants à réquisitionner du foncier en périphérie et à organiser des zones logistiques dans des bâtiments spécialement conçus pour l’éclatement des marchandises avant leur livraison par véhicules non-polluant dans la ville. Voilà une proposition qui pourrait être reprise par nos chers candidats.


À NE PAS MANQUER
La Taxonomie Européenne : durabilité des entreprises  

Le 28 janvier, un tour d’horizon était donné par Lucas Silipo, dirigeant de Geodis, sur l’objectif de rendre plus fortes et résilientes les entreprises en s’appuyant sur la taxonomie européenne.


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